mardi 20 janvier 2009

Opinions - Mot d’humeur

Au début de cette semaine, la responsable d'une entreprise de textile de CHANU m'annonce la fermeture de l'entreprise qui emploie encore aujourd'hui 16 salariés. Certes, la crise économique est évoquée, mais c'est surtout la perte d'un client important qui représentait plus de 30% de l'activité qui amène ce groupe à recentrer ses moyens de production à Cholet. Air France a donc décidé de faire fabriquer les tenues de ses hôtesses par une autre société française.

Rien de choquant, c'est la loi de la concurrence, sauf lorsque l'on nous dit qu'une partie de la production pourrait être faite en Chine!

Cela me met en colère de savoir qu'une entreprise, détenu en grande partie par l'Etat français, fait fabriquer les vêtements de travail de ses employés dans un autre pays alors que dans le même temps nous subissons le début d'une importante crise économique. Cela me met aussi en colère d'apprendre par la presse que cette même entreprise a les moyens de prendre une participation dans une société concurrente étrangère. Elle a donc des disponibilités financières et ne se trouve pas, comme beaucoup d'autres entreprises, en difficultés.

La responsabilité est certainement partagée et je n'accuse personne en particulier mais je suis intimement persuadé que notre système économique est à bout de souffle. Combien faut-il de dossier de ce type pour que nous puissions le changer? Pour que nous prenions conscience qu'en acceptant passivement cette situation, c'est tous nos acquis sociaux, toute la vie économique de nos territoires qui en subit les conséquences.

Il faut que ceux qui le peuvent (élus, responsables d'entreprises, particuliers), acceptent de payer les produits à leur juste valeur, que la loi de la mise en concurrence ne soit pas uniquement basée sur l'économique, afin que nous puissions continuer à vivre dans un pays où la qualité de vie ne soit pas une simple apparence. Ne rêvons pas, notre salut passe par : "Avoir moins, pour conserver plus", sinon ce sera “Payer moins et tout perdre”.

Je fais donc le voeux qu'en 2009, élus nationaux, régionaux, départementaux mais aussi des collectivités locales arrivent à trouver des solutions cohérentes permettant d'évoluer vers un système plus juste avec le soutien de toute la population. Nous ne pouvons plus continuer ainsi, il est urgent de réagir collectivement avant qu'il ne soit trop tard.

Thierry AUBIN
Maire de CHANU