mardi 17 février 2009

Opinions - La laïcité est-elle un combat?

Les discours du chef de l’Etat à Saint-Jean de Latran et à Riyad ont généré une nouvelle acception de la laïcité. De nombreuses voix se sont élevées, à juste titre, pour déplorer, dénoncer, qu’un Président de la République française s’exprime en qualité sur le sujet du religieux.

Comment ? On pourrait toucher à cet équilibre subtil que les rédacteurs de la loi de 1905 ont su obtenir ? Et pourquoi pas ? La société change, la « menace » d’une mise sous tutelle des pouvoirs publics par les religions du livre paraît peu probable. Le temps est peut-être venu de laisser plus de place aux religions dans la cité, n’ont elles pas perdu une grande partie de leur influence et de leurs troupes ? Sans leurs griffes, les religions peuvent entrer dans le jeu démocratique.

A cette proposition de baisser la garde face au fait religieux, il faut continuer d’opposer un refus absolu.

C’est par principe que l’Etat et notre démocratie doivent être indépendants d’une morale, d’une influence, d’un dogme exogène. Il n’existe en France qu’une seule soumission, c’est a soumission à l’expression profonde de la volonté des citoyens : le vote.

Que ces derniers puissent eux-mêmes choisir leur inspiration morale et religieuse, qu’elles soient très forte ou plus par confort traditionnel, cela relève de la sphère privée. Et c’est justement cela, l’apport de la laïcité : s’il s’agissait de l’affirmation de l’indépendance de la France face aux dogmes, c’est aujourd’hui la meilleure garantie de la liberté de culte, la liberté de ne suivre aucun culte, bref le respect des croyances et opinions.

La loi nous dit : vos engagements religieux, moraux sont respectables, nous vous garantissons leur exercice contre toute tentative d’oppression. Il n’y aura pas de dominant, pas de majorité qui impose sa norme dans la sphère morale et religieuse. Ni bon grain, ni ivraie.

Les religions répondent, à l’ombre protectrice de la république, qu’elles souhaiteraient pouvoir se développer avec le soutien actif de l’Etat, parce que leur message est universel et pacifique.

La république sera-t’elle sommée un jour de prendre parti pour l’une ou l’autre religion ? L’une contre l’autre ? Devra-t’elle un jour punir les mécréants qui ne croient pas, qui ne rentrent pas dans le jeu ?

Non, tous les courants de pensée, toutes les croyances sont protégées en France justement parce qu’aucune ne doit interférer avec le pouvoir temporel, aucune n’a droit d’imposer sa volonté.

Mais notre république pourrait-elle ignorer que les religions ont évolué ? Que l’Islam est désormais accueilli en France et qu’une loi de 1905 ne saurait efficacement prendre en compte les spécificités actuelles ?

Oui, le contexte religieux change, et la loi est faite pour s’adapter. Il faut que notre Etat puisse garantir la liberté du culte musulman. Mais la loi de 1905 pose un principe, un principe de respect, qui est capable de refonder la nation française hors des allégeances idéologiques. Les religions peuvent croître sous la protection de ce principe.

Quand défense est faite d’arborer des signes religieux ostentatoires, de perturber le fonctionnement républicain sous couvert de religion, cette défense est absolue et ne saurait souffrir d’exception.

Ne nous trompons pas de combat : défendre la laïcité républicaine, c’est la seule façon de préserver le droit à la liberté religieuse. La liberté d’opinion.

Ceux qui veulent battre en brèche les principes de 1905, ils entrent dans le champ du combat politique, pas de la défense de leur religion. C’est une loi démocratique : la loi change quand la majorité le décide. Et sur ce terrain purement politique, la protection de la loi de 1905 saute. Elle ne reconnaît pas de légitimité particulière aux représentants religieux pour débattre des lois de la république. C’est là sa force et son intérêt.

Pourtant, les représentants religieux sont invités aux commissions publiques. Elles ont comme mission d’éclairer le législateur sur les interconnexions nouvelles entre la règle de droit et les pratiques religieuses. Ce rôle de témoin ne leur confère pas d’autorité supérieure dans le débat public.

Il existe une grande différence entre la prise en compte du fait religieux pour suivre les applications d’une loi de principe et la soumission du législateur aux volontés des représentants communautaires.

Tant que les pouvoirs publics ne pourront sereinement expliquer en quoi une laïcité stricte est une source fondamentale de respect des libertés de chacun, alors ce beau principe sera à la merci dans le cœur des Français des déclarations hasardeuses de ses représentants les plus éminents.

Frédéric Provotelle

jeudi 5 février 2009

L'Europe au coeur

Notre famille politique vient de proposer à notre approbation les premiers candidats du Mouvement Démocrate pour les élections européennes du mois de juin.

Désormais, nous savons quelles sont les personnalités qui nous emmènerons au combat électoral.

Ces désignations sont saluées par la classe politique dans son intégralité. Sans paillettes, sans opportunisme politique, avec un réel respect du travail des députés sortants, la reconnaissance du travail de terrain et l’engagement de nos cadres.

Le Mouvement Démocrate respecte éminemment les institutions européennes, il entend relancer la dynamique d’une Europe plus proche de nous, plus efficace et plus juste.

Aujourd’hui, nous devons rendre à l’Union Européenne toute sa force, en refonder le fonctionnement et veiller à ce que nos parlementaires puissent exercer leurs attributions pleinement, librement, dans le seul souci du bien commun.

Rassembler autour de notre projet et mettre en lumière les enjeux européens, voilà nos ambitions pour la période qui s’ouvre devant nous.

Expliquer, transmettre, débattre de l’Europe, en préciser le rôle avec réalisme pour battre en brèche les idées reçues.

Ce travail a besoin de l’énergie de toutes et tous, pour remettre l’Europe au cœur des Français.


Frédéric Provotelle
Secrétaire départemental