jeudi 7 janvier 2010

Opinions - Centrisme et progressisme

Le Mouvement Démocrate n’est pas qu’un parti centriste. C’est le rappel constant de François Bayrou. N’en déplaise aux commentateurs politiques et journalistes, notre démarche ne saurait se réduire à celle d’un Centre, si fort soit-il.

Y aurait-il alors quelque honte à être centriste ? Évidemment non. Ce courant de pensée est profondément ancré en France, il correspond à des valeurs, une conception de la société et une sociologie politique.

Il existe bien une famille centriste, dont l’UDF est le fer de lance. Alors pourquoi aujourd’hui se démarquer de cette respectable tradition ?

Reportons-nous aux résultats électoraux du Centre dans ses diverses composantes. Il a souvent été une force d’appoint raisonnable, capable de consolider ou de créer des majorités. Un partenaire des courants plus tranchants, prônant un respect des équilibres publics et la concertation dans la réforme.

A ce titre, cette famille centriste est toujours intervenue pour corriger les excès des autres formations. Quand le néo-gaullisme incarne par trop le libéralisme sauvage, la famille centriste rappelle les bienfaits d’un libéralisme plus équilibré. Quand le socialisme à la française détourne le dynamisme économique pour une intervention étatique sclérosante, la famille centriste intervient pour mettre en regard la nécessaire solidarité et les fondements économiques qui la rendent possible.

Oui, la tradition centriste a un rôle fort à jouer dans la vie publique et la gestion de notre collectivité nationale. Ces principes sont autant de garde-fous, de témoins précieux qui bornent et encadrent les politiques publiques.

Le Mouvement Démocrate a une ambition différente de ce positionnement, bien que se fondant en grande partie sur les valeurs du Centre.

C’est une vision de choc de la société que nous incarnons désormais. Un nouveau courant de pensée, qui ose affirmer ses objectifs, qui propose une politique courageuse, qui montre une voie nouvelle aux Français.

Une voie nouvelle, ne serait-ce pas la troisième voie ? Dans un système démocratique où un second tour oppose seulement deux conceptions de la France, de l’Europe, il ne saurait y avoir une troisième voie. Il existe une autre façon d’être progressiste. Il doit exister une alternative au progressisme de gauche qui est vidé de sa substance.

C’est cela, notre enjeu : incarner le progressisme en France, en le fondant sur d’autres valeurs que celles du socialisme. En refusant dans le même temps de laisser le marché décider seul des avancées dans la solidarité. C’est une voie véritablement originale et très exigeante. Voilà pourquoi nous devons être les nouveaux progressistes. Seuls nos adversaires politiques cherchent à nous cantonner dans un ancien rôle.

Nous sommes la force politique centrale, capable de réunir cette majorité de citoyens français qui, j’en suis convaincu, sont confiants dans les progrès de notre société.

Frédéric Provotelle

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